Chaque année en novembre, la Ville de Saint-Priest accueille le Salon du livre « Petite Edition – Jeune Illustration« .
Un rendez-vous haut en couleurs où se mêlent éditeurs, auteurs et illustrateurs le temps d’un week-end riche en découvertes littéraires et ponctué d’ateliers et de rencontres.
Le Salon du livre « Petite Edition – Jeune Illustration« , organisé dans le cadre du « Mois de l’Illustration » à la Médiathèque François Mitterrand, constitue désormais un rendez-vous attendu pour les maisons d’édition jeunesse indépendantes et la jeune garde des illustrateurs de l’hexagone.


Les 16, 17 et 18 novembre 2012.

Placé sous le chiffre 13, cette édition du salon du livre s’amuse à nous faire peur ! Du train fantôme des Editeurs associés en passant par les étranges chimères de Julie Lannes, le public est invité à se faire peur (mais pas trop !). Un week-end qui promet d’être une  nouvelle fois riche en découvertes littéraires et
rencontres.
Télécharger le programme du salon du livre « Petite édition – Jeune illustration » 2012
14/11/2012 – http://www.libelyon.fr/
Cette semaine, Saint-Priest nous donne une folle envie de lire, la Fête des feuilles s’en donne à cœur joie, le festival À nous de voir ouvre ses portes et Karimouche est en concert.
Grands frissons au château
Salon du livre – En famille
Des petits éditeurs gonflés, des illustrateurs innovants, des expos et des ateliers…
Venez vivre le grand frisson et faire le plein d’émotions au Salon du  livre de Saint-Priest traversé cette année par le thème de la peur. Par  Aude Spilmont.
Déjà 13 ans que le Salon de la  petite édition et de la jeune illustration célèbre la liberté de ton et  de traits. D’où une réputation, bien méritée, à l’échelle nationale.  Cette année encore, du 16 au 18 novembre, une cinquantaine d’auteurs, illustrateurs et éditeurs à la démarche  artistique innovante viendront prendre leurs quartiers au château et à  la médiathèque de Saint-Priest. Avec, pour la première fois, la présence d’éditeurs de romans graphiques et de micro-éditeurs de fanzines illustrés, à l’instar d’Hoochie Coochie qui sera célébré  cette année à Angoulême. Une belle nouveauté qui devrait permettre de  mieux faire le pont entre différentes générations de lecteurs gloutons,  qu’ils soient adolescents ou très grands. Mais point de cloisonnement ! Intergénérationnel et ouvert à ce qui se fait  de mieux dans la création indépendante littéraire et graphique, ce salon n’oublie pas les plus petits. Rencontre avec l’éditeur Julien Magnani et l’illustrateur Olivier Philipponeau.
Les codes de l’image chamboulés
Créées début 2012, les éditions  Magnani se distinguent déjà par la forte identité plastique et narrative de leurs albums. Rencontre avec un éditeur militant, Julien Magnani.
Letableau_magnani
Le Tableau de Marion Fayolle / 9782953981735 / ed Magnani
Pourquoi avez-vous pris le risque de créer une nouvelle maison d’édition dans un paysage que certains qualifient de saturé ?
Beaucoup de livres sont conçus  en amont de la chaîne éditoriale comme des contenants par défaut, que  l’on pourrait retrouver sur IPad ou IPhone. Je crois essentiel  d’affirmer le livre comme un support de création en tant que tel et non comme un simple outil de lecture. Mon positionnement  éditorial est aussi clairement tourné vers la littérature de l’image. Ce qui m’intéresse, c’est de découvrir et de suivre de jeunes auteurs qui  se placent dans le champ du dessin contemporain et de la modernité. Je n’ai pas vocation à éditer ce qui a déjà été vu  et revu.
Quelle est la place de la jeunesse dans votre catalogue ?
Les départements jeunesse sont  apparus dans les grandes maisons d’édition dans les années 70, par souci marketing. Mais le terme de littérature jeunesse est teinté  d’ambivalence. Où placer Le Petit Prince de Saint-Exupéry ou L’Île au trésor de Stevenson ? Dans le champ de la littérature pour enfants ou pour  adultes ? On voit bien que ce cloisonnement n’a pas vraiment de sens. Je publie  des livres illustrés non pas sur des critères d’âges, mais pour leur  importance sur le plan artistique et littéraire. Un livre fort peut  avoir plusieurs niveaux de lecture selon l’âge auquel on le lit.
Vous êtes néanmoins très soucieux de toucher le jeune public…
À l’heure du numérique et de la  dématérialisation des contenus, je crois qu’il est très important que  les enfants continuent à lire des livres, qui sont un peu comme des  objets transitionnels. Il n’y a pas seulement le plaisir de l’objet livre que l’on touche, feuillète et partage entre  générations. Le livre participe aussi au développement de l’enfant. Il  sollicite son imaginaire et sa faculté à donner du sens aux images  immobiles, à leurs silences et à leur unité.
Comment expliquez-vous le succès d’estime de vos premiers ouvrages ? Je songe en particulier à l’album Le Tableaude Marion Fayolle…
Marion Fayolle est très jeune.  Elle fait partie d’une génération qui a digéré les codes, autrefois  segmentés, de l’album jeunesse, de la BD et de l’art contemporain, et a  réussi à les amalgamer en proposant une écriture de l’image hybride et novatrice. C’est un trait qu’elle partage avec les autres auteurs que je publie : Simon Roussin, Annabelle Buxton… Tous  ont également la caractéristique d’être des narrateurs de l’image autant que des mots. On peut être un illustrateur virtuose mais dénué d’intention littéraire. Cette dimension narrative  transcende pour moi l’écriture du livre illustré. Je suis très attaché à la culture du manuscrit.
Portrait
Un trait qui ne triche pas
Olivier Philipponneau,  illustrateur pour enfants et auteur de bandes dessinées, parle de son  travail avec une modestie non feinte et sans emphase. À l’écouter, on  retrouve son trait simple, dont l’expressivité épurée va à l’essentiel. Qu’on ne s’y trompe pas, il faut pourtant beaucoup de  temps à Olivier Philipponneau pour réaliser ses illustrations dénuées de tout oripeau artificiel. Car sa technique de prédilection, la gravure  sur bois, nécessite à la fois patience et finesse d’exécution. Il dessine d’abord sur sa planche de bois de  tilleul, creuse avec des gouges, imprime chaque couleur l’une après  l’autre… Et s’il affectionne l’aspect organique de cette technique, il  dit aussi qu’elle empêche de tricher. “On ne peut pas retoucher la gravure sur bois comme le dessin d’ordinateur.  Chaque petite imperfection amène aussi de la vie, comme une part de  vérité”. Depuis Le Ballon de Zébulon, magnifique album réalisé avec l’auteur Alice Brière-Haquet, le duo a continué de fonctionner sur trois autres albums. “Bien souvent, l’illustrateur n’a pas de contact avec l’auteur. Pour nous, c’est important d’être en synergie  dès le début du projet et de le faire évoluer dans une sensibilité  commune”. En témoigne leur dernier-né, Le Peintre des drapeaux (Éditions Frimousse). Dans cet album qui aborde sans infantilisme le thème de la  guerre, texte et images semblent respirer de concert pour nous offrir  une part d’humanité.
Olivier Philipponneau sera  présent à Saint-Priest pour des rencontres et ateliers. Une exposition  permettra de découvrir l’ensemble des illustrations de son dernier  album, des photos des différentes étapes de la gravure et une vitrine des outils.
Et encore
Même pas peur !
Cette année, le salon invite les enfants qui prennent un malin plaisir à avoir les chocottes à se faire  de douces frayeurs… Au programme :
> Découvrir l’univers parfois étrange et inquiétant de la jeune auteure illustratrice Julie Lannes,  qui signe l’affiche du Salon. Son dernier ouvrage, Chimères génétiques, a été récompensé par le prix Sorcière 2012 du documentaire.
> Entrer dans l’exposition Le Train fantôme, parcours insolite imaginé par les Éditeurs Associés, et  se laisser surprendre dans la semi-pénombre par des illustrations grand  format, des livres en mouvement, une musique aux tonalités inquiétantes, des effets de rideaux…
> Attention à Minestrone, la  marionnette dévoreuse de livres, qui déambulera aussi dans le Salon en  quête d’auditeurs. Elle pourrait bien sortir de sa bibliothèque  ambulante des histoires de monstres ou de sorcières.
> Comme chaque année, les  enfants pourront également faire le plein d’ateliers (sérigraphie,  retouches photos pour transformer la plus belle personne en créature  terrifiante…).
> Salon du livre Petite édition Jeune illustration, vendredi 16 novembre de 14h à 18h, samedi 17 novembre de 11h à 19h, dimanche 18 novembre de 10h à 18h
Château de Saint-Priest – 2, Rue de l’Egalité / Renseignements : 04 78 21 79 14
Accès Tram T2, station Jules Ferry